Le bateau France prend l'eau de toutes parts

La gestion et l'entretien qui en ont été faits durant ces dernières décennies ont anéanti des années de labeur, ruiné des carrières et des entreprises, brisé des rêves et favorisé beaucoup trop d'inégalités et d'injustices.

Les politiques qui se sont succédé sont seules responsables de ce déclin. Les hommes politiques au pouvoir sont devenus au fil du temps la gangrène de notre société. Ceux par qui les scandales et l'endettement arrivent. Ceux qui nous ont laminés avec leurs impôts, leurs emprunts et leurs dépenses somptuaires. Responsables, mais jamais coupables, et faute d'avoir refusé de prendre des responsabilités qu'ils ne pouvaient assumer faute de connaissances suffisantes, ils ont privilégié leur carrière et sacrifié des pans entiers de notre économie. Le mensonge et les justifications sont devenus pour eux un art de vivre et les échecs une habitude dont on ne s'émeut plus.

Hier à la culture, aujourd'hui à l'agriculture, ces technocrates enfermés dans leurs bulles bardées de privilèges sont en effet responsables de tout, mais jamais coupables de rien. Et en politique, plus que dans toutes autres professions, ils bénéficient de surcroit, d'une immunité qui dans la plupart des cas ne se justifie pas. La France est une grande entreprise et les Français en sont les actionnaires majoritaires. À ce titre, les politiques sont nos salariés.

Il serait donc normal et conforme à l'esprit de notre Constitution, que non seulement ils nous rendent des comptes, mais qu'ils ne puissent échapper à des sanctions, voire à un renvoi pur et simple de l'administration en cas de faute lourde ou jugée comme telle, les privant de toutes pensions, faisant en sorte qu'ils ne puissent plus prétendre à se représenter devant nous en tant qu'élu.

Pour redresser le pays, nous avons aujourd'hui besoin de spécialistes, pas d'opportunistes, ni de gens qui, par leur isolement dans un monde virtuel ou aseptisé, n'ont aucune connaissance du monde des affaires, de l'économie, des enjeux et des contraintes de la mondialisation, des carences de la justice ou de ce qui est enseigné dans les locaux de l'éducation nationale (qui devrait être renommé établissement d'enseignement public, car l'éducation est du ressort exclusif des parents. Ce que certains ont fâcheusement tendance à oublier).

Nous avons besoin de sang neuf et de gens motivés, pas de carriéristes dont le seul but est d'essayer de graver leur nom dans les livres d'histoire, en faisant voter une loi qui sera vite oubliée, mais qui aura eu l'avantage de satisfaire et de flatter leur égo souvent démesuré, ou bien encore de leur permettre d'inscrire un titre ou une nomination afin de se prévaloir d'avantages et de subsides d'États qui, comme pour les cigales, n'ont malheureusement rien d'éphémères.

Beaucoup de filières sont mortes et l'on ne cesse de répéter à celles et ceux qui sont en recherche d'emploi qu'une vie professionnelle, ce n'est plus maintenant une spécialité à vie, mais une suite d'expérience professionnelle auxquels, faute de débouchés, il faudra s'adapter. Eh bien, qu'ils se disent que leur filière est morte et que nous n'avons plus besoin d'eux. C'est bien la seule fois où ils pourraient nous permettre de gagner de l'argent.

Sur les quarante dernières années, nous aurions pu par ce biais gagner beaucoup d'argent. Il aurait suffi pour cela de relire notre Constitution et de demander des comptes à ceux qui sont censés défendre nos intérêts aussi souvent que de besoin et de les porter devant la justice en cas de manquements réitérés dans la bonne gestion de nos valeurs et de l'argent public.

Nous avons oublié d'où nous venons, ce qui nous a fait, fait de nous ce que nous sommes et quels principes régissent notre Constitution. Il est temps de la relire et de la faire appliquer à la lettre. Même dans le désespoir et dans la guerre, les Français n'ont jamais courbé le dos. Il est donc temps de nous redresser et de réapprendre à vivre. Les salariés ont certains droits, mais pas celui de détruire l'entreprise qui les rémunère.


Source lesechos.fr

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