L’épidémie d’Ebola n’a pas fait fuir les entreprises françaises d’Afrique

Pas de panique, l’épidémie de fièvre hémorragique virale Ebola n'a pas poussé les entreprises françaises à quitter précipitamment le sol africain et celles implantées plus particulièrement dans les trois pays touchés par la contamination - Guinée, Liberia et Sierra Leone - n'ont pas plus l'intention de se retirer.

Tel est le message délivré le 13 novembre par Medef International et le Comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), lors d'une rencontre au siège du Medef, à laquelle assistaient des représentants du Centre de crise du ministère des Affaires étrangères et du développement international (Maedi) ainsi que l’ambassadeur de France en Guinée et Sierra Leone, Bertrand Cochery. « Les entreprises ont ralenti leurs activités en Sierra Leone et au Liberia, mais ne les ont pas arrêtées », a ainsi affirmé Marc Rennard, président du Conseil des chefs d’entreprise France-Afrique de l’Ouest de Medef International et directeur exécutif international d’Orange pour la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie, copilote de la réunion, avec Jean-Marc de Bournonville, président de la Commission Afrique et océan Indien du CNCCEF.

« La vie des expatriés est normale »

Cette réunion sur Ebola - la deuxième après une autre tenue le 3 septembre - a réuni pendant deux heures des chefs d’entreprise, des représentants de grands groupes, des représentants des CCEF, des médecins de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des responsables de l’institut Pasteur.

Parmi les trois États concernés par le virus Ebola, Orange n’est présent que dans un seul, la Guinée. Pour l'heure, les expatriés de l'opérateur de téléphonie ainsi que son personnel temporaire qui ont la possibilité de rentrer « n'en ont pas exprimé le souhait », selon Marc Rennard.« La vie des expatriés est normale », a confirmé Sylvie Passebon, présidente et administrateur du Cercle français des affaires en Guinée (CFAG) et membre de la section Guinée des CCEF, qui rappelait que les employés se lavent les mains plus fréquemment qu’à l’ordinaire et utilisent du savon désinfectant. Un savon qu'elle-même utilise dans le métro parisien. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas observé de mouvements massifs d’expatriés qui veulent rentrer en France ». Preuve en est, « le lycée français de Conakry n’a pas fermé », souligne-t-elle.

« On se lave les mains avec des produits désinfectants »

Même son de cloche chez Air France, représenté par Vincent Feuillie, responsable Médecine passagers, qui rappelait que les expatriés de la compagnie aérienne et leurs familles sont restés en Guinée, destination que Air France continue à desservir en assurant des vols quotidiens.

Les mesures prises par les chefs d’entreprise sont essentiellement des mesures de précaution et de bon sens. « On évite les poignées de mains et on se lave les mains avec des produits désinfectants », détaillait ainsi Marc Rennard. Nombre de sociétés offrent ainsi à leurs employés des savons désinfectants pour leur famille ainsi que des bidons d’eau de javel pour nettoyer les foyers.

La principale victime économique de cette crise est le secteur du tourisme. Les voyages d’affaires ont diminué de 30 % au Sénégal, pays frontalier de la Guinée. « Le tourisme général ou d’affaires est le principal secteur touché dans les pays environnants », a rappelé Marc Rennard. À Dakar (Sénégal) et Abidjan (Côte d'Ivoire), les hôtels sont moins remplis. « Mais il n’y a pas de cas d’entreprises ayant décidé de fermer et de partir », a assuré le dirigeant d'Orange, qui appelle les entrepreneurs français à continuer à investir en Afrique.

source le moci.com

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