Justice La messagerie sanctionnée à hauteur de 672 M€
15 déc. 2015L'Autorité de la concurrence vient de rendre sa décision à propos des présumées ententes dans le secteur de la messagerie. Il est reproché à 20 entreprises d'avoir eu des discussions sur la méthode de refacturation de la surcharge gazole en 2005 et d'avoir échangé des informations sur les revalorisations tarifaires annuelles entre 2006 et 2010. Les condamnations qui interviennent 10 ans après les faits sont particulièrement lourdes et frappent 17 entreprises pour un montant total de 672 millions d'euros. Dans un communiqué l'Autorité de la concurrence justifie sa décision en ces termes : « des tours de table étaient régulièrement organisées en amont et en aval des campagnes de revalorisation tarifaire, ce qui permettait aux entreprises d'homogénéiser leurs demandes tarifaires et de sécuriser leurs négociations commerciales. Les discussions étaient tenues secrètes et ne faisaient l'objet d'aucun compte rendu officiel. Ces échanges ont été complétés en ce qui concerne certaines entreprises par des échanges bilatéraux ou multilatéraux ». L'organisation TLF réagit vivement ce matin à cette condamnation. « Cette décision, sensée condamner les dommages infligés au marché, a été prise en contradiction avec les faits observables pendant cette période qui démontrent l'absence d'effet concret de ces prétendues pratiques anti concurrentielles », soutient le syndicat qui par ailleurs s'insurge contre une condamnation qui intervient au plus mauvais moment : « En 15 ans, les faillites se sont multipliées, plus de quinze mille emplois ont été détruits. Les pénalités infligées aujourd'hui vont encore aggraver la crise structurelle qui frappe cette activité. Les plus grandes entreprises, des groupes publics français, pourront s'en acquitter mais verront leur capacité stratégique réduite d'autant ». Plusieurs entreprises concernées par ces pénalités ont également réagi au cours de la matinée.