Antoine Daviet, Expert métier chez Trace One: « L’étiquetage des produits transformés ? Une première victoire pour les consommateurs »

A partir du 1er janvier 2017, la France expérimentera un nouveau type d’étiquetage, unique en Europe, indiquant l’origine du lait et de la viande utilisés dans les produits transformés. Quel va être l’impact de cette nouvelle initiative pour les acteurs de la marque de distributeur ? Entretien avec Antoine Daviet, Expert métier chez Trace One.

Le décret 2016-1137 implique pour les distributeurs de produits MDD et les industriels d’indiquer l’origine du lait et des viandes contenus dans les produits transformés à partir du 1er janvier 2017. Ce nouvel étiquetage aura-t-il un impact sur les habitudes des consommateurs ?

A.D :

Contrairement aux produits bruts, aucune obligation d’étiquetage de l’origine n’était en vigueur pour les ingrédients utilisés dans les produits transformés en Europe. Cette initiative, qui est à la fois une réponse à la forte demande des consommateurs et à celle des éleveurs français va permettre une meilleure comparaison des produits et un accès à davantage d’information au moment de l’achat. L’objectif est également de valoriser les filières de production française et d’inciter les industriels à se tourner vers des matières premières estampillées ‘origine France’, plus valorisantes pour les marques et plus rassurantes pour les consommateurs

Le délai imparti étant assez court, pensez-vous que les distributeurs seront prêts à temps ?

Chaque jour, les acteurs de la marque de distributeur doivent faire face à des réseaux d'approvisionnement complexes rythmés par un environnement réglementaire en évolution constante et des consommateurs toujours plus exigeants.

Le règlement INCO à peine digéré, ils vont devoir à nouveau modifier leurs emballages et revoir leurs recettes.

La solution Trace One permet de répondre rapidement à ces évolutions règlementaires. Les utilisateurs de la plateforme disposent de toutes les informations concernant les matières premières, comme le pourcentage d’incorporation à la recette et le pays d’origine. Nos outils leur permettent d’être très réactifs en exploitant une base de données complète, validée et à jour. Ils n’auront dès lors aucun mal à identifier les produits concernés par cette expérimentation et à lancer le travail de mise à jour des emballages. Concernant les distributeurs utilisant un système de traçabilité différent et moins centralisé, la manœuvre risque d’être plus complexe.

Certaines associations ont jugé l’initiative inutile, dénonçant les seuils trop bas fixés par le gouvernement (8% pour les viandes – 50% pour le lait). Pensez-vous que ce décret garantira tout de même une plus grande sureté concernant l’origine des produits ?

Cette expérimentation représente un premier pas vers plus de transparence pour le consommateur. Pour la viande, elle concerne déjà un très grand nombre de produits transformés comme les conserves à base de viande et les plats cuisinés. C’est un bon début pour le lait, les produits comme les laits conditionnés, le beurre, les yaourts et autres produits laitiers. Espérons que cette initiative soit un succès et que le décret soit étendu à toutes les matières premières majoritaires des recettes. Encore faut-il trouver de la place sur les emballages!

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