Les dirigeants de la Société ivoirienne de raffinage peuvent pousser un ouf de soulagement. Un navire transportant un million de barils de pétrole brut livre depuis hier, à 17 H, sa cargaison à la société. Le fait a coïncidé avec la visite du tout nouveau ministre des Mines et de l’Energie, Kouadio Komoé Augustin, dans l’entreprise. L’heureuse nouvelle lui a alors été annoncée par le directeur général, Joël Dervain, au cours des échanges. Cela faisait déjà deux semaines que le bateau errait sur la côte avec sa marchandise. La raison: le consortium de banques, avec Bnp Paribas en tête, attendait d’avoir toutes les assurances de l’Etat de Côte d’Ivoire avant de payer cette livraison. C’est cette exigence qui a été honorée à travers le paraphe par l’Etat et ces banques du montage financier de 35 milliards de Fcfa réunis par elles pour sauver la Sir. C’est véritablement un soulagement, parce que la Côte d’Ivoire, selon des informations précises, n’etait pas loin de connaître une pénurie de carburant. Les unités de production étaient arrêtées depuis le 26 février par manque de brut.

La nouvelle a donc été accueilli avec joie par le ministre. En ce qui concerne l’accord trouvé avec les banques, il a fait savoir qu’il ne pouvait en être autrement dans la mesure où cela participe d’une volonté politique du gouvernement de Côte d’Ivoire de tout faire pour maintenir la Sir. Car, justifie-t-il, l’indépendance économique du pays en dépend.

Plus de trois heures d’échanges ont été nécessaires pour le directeur général de la Sir et celui de la Société multinationale de bitume (Smb), Kamara Thomas, pour présenter toutes les difficultés qui mettent en périls leurs outils de travail. Au nombre de celles-ci, la baisse de la marge de raffinage (de 7,4 dollars par baril à 1,2 dollar), la dette de 78 milliards de Fcfa due par l’Etat, le dépassement de 7 milliards de francs de la dotation de carburant aux Forces de défense et de sécurité, le rallongement du délai de règlement des fournisseurs de 60 à 150 jours et surtout, le changement de la formule de prix ex-raffinerie intervenue en 2009. Cette mesure décidée par le gouvernement occasionne pour la Sir une perte de 11 milliards de Fcfa qu’il faut ajouter à 40 autres milliards perdus du fait de l’amaigrissement de la marge de raffinage. Les dirigeants de la Sir ont insisté là-dessus. Il faut changer cette formule de prix. Car à les entendre, elle est suicidaire. Ils en propose une autre qui prendra en compte les frais financiers, un soutien à la marge de raffinage et un investissement santé publique.

Ils comptent plaider devant la prochaine mission du Fmi, vendredi.

Alakagni Hala

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