" La Côte d`Ivoire prévoit d`importer 25 Méga watts d`électricité d`ici fin février. Mieux, nous comptons aller, selon les promesses faites par un pays frère (Ndlr, le Ghana), jusqu`à 50 Méga watts en mars et 80 en avril 2010 ", dixit M. Kouassi Mathias, secrétaire général de la Compagnie ivoirienne d`électricité (Cie) pour rassurer la population qui éprouve des difficultés de tous ordres liées au délestage. Qui de la Cie (concessionnaire de la distribution d`électricité en Côte d`Ivoire) et de l`Etat est responsable de cette situation désastreuse pour les populations et les entreprises ivoiriennes. D`une part, il est évoqué le manque de réalisation d`ouvrages pour prévenir la situation et d`autre part le manque d`entretien de l`existant. A cela s`ajoute une turbine de la Centrale thermique d`Azito (distributeur privé d`électricité) qui serait tombée en panne selon une source officielle. Toujours est-il que les responsabilités sont partagées entre le concessionnaire et l`Etat. Depuis le 1er février 2010, les populations abidjanaises et celles des villes de l`intérieur de la Côte d`Ivoire vivent au rythme du délestage. Ce qui perturbe le bon fonctionnement de nombreuses activités économiques. Une situation aggravée par le non respect du programme de rationnement de l`électricité et qui a pour conséquence le ralentissement des activités tant chez les gros industriels que chez les Petites et moyennes entreprises (Pme / Pmi) y compris le secteur informel. Et pourtant, la Cie avait rassuré les populations et les opérateurs économiques sur le respect du calendrier de l`approvisionnement en électricité. Les coupures intempestives d`électricité engendrent des préjudices énormes aux opérateurs. Préjudices qui ont pour nom : manque à gagner consécutif à l`arrêt des outils de production. Parce que nombre des entreprises ne fonctionnent que lorsque la fourniture d`électricité est assurée. Disposant de peu de ressources, les entreprises qui sont pour la plupart des Pme / Pmi, ne peuvent s`offrir de Groupe électrogène. Même s`il arrive de s`offrir un Groupe électrogène, outre leur coût élevé, des dépenses supplémentaires et imprévues les marges bénéficiaires ne feront que baisser, car l`entreprise doit acheter du carburant pour faire fonctionner son Groupe électrogène. Aussi, selon des spécialistes, le coût au Kwh d`un Groupe électrogène serait-il deux fois plus élevé que celui de l`électricité. Ce qui pose donc le problème de rentabilité de l`utilisation du Groupe électrogène. Une situation qui n`est pas faite pour arranger les employeurs, certains sont contraints de réduire leur production, allant jusqu`à mettre en chômage technique une partie de leur personnel. Les utilisateurs de la chaîne de froid ne sont pas en reste des effets pervers des coupures intempestives de l`électricité. Notamment les hôpitaux, les pharmacies, les professionnels de produits laitiers et de la charcuterie qui subissent des avaries. La survie des entreprises étant en danger, l`effort conjugué de l`Etat, la Cie et les deux producteurs privés de l`électricité que sont la Centrale thermique d`Azito et la Ciprel (Compagnie ivoirienne de production d`électricité), sera judicieux pour palier le déficit d`électricité si précieux pour le recollage de l`économie ivoirienne durement affaiblie par huit années de crise. A savoir, mettre l`accent sur les barrages de Taabo, de Buyo, de Koossou, d`Ayamé 1 et 2, et les fournisseurs privés d`électricité que sont les Centrales d`Azito pour 296 Méga Watts et de la Ciprel pour 210 Méga Watts. En attendant les projets de l`extension de la Centrale Ciprel avec une puissance de 110 Mega Watts, la turbine à vapeur de la Centrale thermique d`Azito avec une puissance de 150 Méga Watts, l`aménagement hydroélectrique du barrage de Soubré avec une puissance de 270 Méga Watts.

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