La crise a frappé en 2009 plus violemment que pressenti en 2008 les sociétés et les organisations logistiques. C'est ce qui ressort notamment de la 16ème enquête annuelle sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique menée par Valérie Castay et Jean-André Lasserre du Département des Etudes Transport & Logistique de l'AFT-IFTIM. Du 11 au 29 janvier 2010, ils ont interrogé des Responsables logistiques et des DRH de 555 établissements (représentant sept secteurs d'industrie, commerce et prestations logistiques). 69% des établissements interrogés déclarent avoir ressenti la crise en 2009 et 57% d'entre eux, plus durement en 2009 qu'en 2008. De plus, si le maître mot de la précédente enquête était la sauvegarde des emplois en jouant sur les variables d'ajustement (Interim, congés, RTT...), la réalité a été plus brutale.

En effet, le fléchissement de l'activité a poussé les établissements à recourir davantage aux licenciements économiques (17% dans l'Automobile et 12% chez les prestataires logistiques de plus de 100 pers.), au chômage technique (49% dans l'Auto.) et au non remplacement des départs (32% dans l'Auto., 29% chez les prestataires de +100 salariés). Cependant, 49% des établissements déclarent avoir recruté des cadres (et 36%, des techniciens et agents de maîtrise) pour renforcer la stratégie et l'organisation logistiques. Avec le retournement du marché de l'emploi (plus de pénurie), les recrutements, effectués essentiellement pour remplacer des départs, favorisent plutôt les diplômes au détriment des titres professionnels. Au niveau de la relation avec les prestataires logistiques, les spécifications environnementales se banalisent dans les cahiers des charges des donneurs d'ordres (83% des établissements les mentionnent contre 20% environ en 2007).

Les donneurs d'ordres insistent aussi sur leurs besoins d'information temps réel et de traçabilité. Enfin, Le pourcentage d'établissements de plus de 100 salariés qui sous-traitent des opérations logistiques ou de transport a reculé de 3 points en 2009 et pourrait encore baisser de 6 points cette année. « Nous sommes dans une situation de sortie de crise, mais très laborieuse, résume Jean-André Lasserre. La compréhension de l'évolution de l'activité n'est pas encore assez claire pour prendre le risque d'ajuster les effectifs vers le haut. » Toutefois, les signes d'une embellie se profilent avec des carnets de commandes qui se garnissent (65% des établissements du secteur auto observent des signes de reprise). Et peu d'établissements prévoient de prendre en 2010 de nouvelles mesures de licenciement (1% des établissements de +de 100 salariés), chômage technique (2%) ou mises en congés (1%). CP

Retour à l'accueil