Malgré une croissance économique de 5 % en moyenne annuelle pendant ces dix dernières années, la Tunisie accuse toujours un chômage élevé (13,5 %). Pour améliorer l’emploi, elle veut accueillir des investissements de production, des centres de recherche, de développement, des bureaux d’étude dans des secteurs de haute technologie, comme l’électronique, l’aéronautique (à l’instar d’EADS/Aerolia), ou l’automobile.

 

TUNISIE-INDUSTRIE.jpgLa Tunisie ne veut surtout plus être considérée comme un pays à main d’œuvre bon marché et non qualifiée. «Monter en gamme a pour nous un caractère contraignant. Environ 60 000 diplômés sortent tous les ans de nos universités et les diplômés de l’enseignement supérieur représentent 60 % de la demande d’emploi », soulignait le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, en inaugurant le Forum d’investissement de Carthage, organisé par l’Agence de promotion des investissements étrangers (Fipa) à Tunis, les 3 et 4 juin. «Certes, le coût avantageux de la main d’œuvre reste un atout, mais ce que nous mettons en avant aujourd’hui c’est notre savoir-faire et la qualité de nos hommes, à laquelle s’ajoute la proximité géographique entre la Tunisie et l’Europe », explique aussi Habib Gaïda, directeur général de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI).

 

« Les moyens humains existent, confirme à Moci.com Mohamed Ben Abdallah, le directeur général de l’ex-Agence de promotion de l’investissement (Api) devenue l’Agence de promotion de l’investissement et de l’innovation (Api). En 1995, nous comptions 70 000 étudiants. Ils sont aujourd’hui 400 000, soit 4 % de la population, ce qui est un niveau équivalent à celui de l’Europe ».

 

La Tunisie se dote aussi d’infrastructures : 11 pôles technologiques, huit centres techniques et 64 laboratoires. «Les pôles doivent permettre de créer 160 000 emplois et notre objectif, dans le cadre de notre stratégie industrielle 2016, est aussi de se renforcer avec 26 nouveaux laboratoires », a précisé Afif Chelbi, le ministre de l’Industrie et de la technologie, au forum de Carthage. Alors que les industries traditionnelles (textile…) génèrent 75 % des exportations nationales, « en 2016, précise le ministre, la moitié des livraisons à l’étranger devront comporter un contenu technologique ».

 

François Pargny
Source LE MOCI

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