afriquemapLa Société financière internationale devrait investir plus de 1 milliard de dollars dans les infrastructures africaines en 2012. Un motif de satisfaction pour l`économiste ivoirien, qui, avant de terminer son mandat au sein de l`institution, nous livre sa vision pour l`avenir du continent.

« La nouvelle Afrique est en train d`émerger. » Pour Thierry Tanoh, ce n`est pas qu`une figure de style qu`il emploie de colloque en colloque. C`est l`analyse qu`il tire de son poste d`observation privilégié depuis 2008, en tant que vice-président de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale pour le secteur privé) chargé de l`Afrique subsaharienne, de l`Amérique latine et Caraïbes et de l`Europe de l`Ouest. Premier Africain francophone - il est Ivoirien - à occuper un poste opérationnel au sein des institutions de Bretton Woods, il est entré à la SFI en 1994, à la sortie d`études qui l`ont notamment mené à Harvard. En juillet, une nouvelle page s`ouvrira, puisqu`il rejoindra le groupe panafricain Ecobank.

Pour lui, l`Afrique reste bien calée sur une perspective de croissance de 5 % à 6 % par an. Mais, insiste-t-il, le défi majeur consiste à bâtir une industrie africaine qui démultiplie la part de valeur ajoutée locale. Un objectif qui ne pourra voir le jour que si l`Afrique dispose d`infrastructures propices à l`essor du secteur privé et inscrites dans une vision d`intégration régionale. Dans ce but, la SFI devrait investir 1 milliard de dollars (750 millions d`euros) dans les infrastructures africaines, sur un montant total attendu à 3,5 milliards de dollars sur le continent en 2012.

Jeune Afrique : À l`automne dernier, la Banque mondiale et le FMI annonçaient une croissance de 5 % à 6 % pour l`Afrique en 2012. Cette perspective paraît aujourd`hui moins sûre...

Thierry Tanoh : Je ne pense pas qu`il faille minorer les perspectives de croissance pour l`Afrique. Je pense en revanche que les observateurs avaient envisagé un impact beaucoup plus élevé de la crise européenne. Aujourd`hui, avec les derniers plans de sauvetage, notamment celui de la Grèce, ils estiment que la zone euro va peut-être mieux résister. En conséquence, ils prévoient une moins grande réorientation de certaines ressources vers les pays émergents, dont l`Afrique.

 

 

Source Jeuneafrique.com

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